Mission 11 – Chapitre 6

Plaisir de dire

 

● Derniers cours, derniers séminaires

 

– Mise en œuvre des sujets préparés par « nous-mêmes » : encourageant !
En 2ème année, j’ai observé les séances dites de 3C, pendant lesquelles les classes travaillent sur des sujets d’entraînement en vue des tests de fin de semestre. Les supports sont des sujets « neufs » que nous avons conçus lors des séminaires du lundi.
Les sept membres du groupe devaient sélectionner des textes sur Internet, en lien avec les thèmes étudiés pendant le semestre (chacune son thème) puis proposer des questions de type QCM, de type Vrai/Faux/On ne sait pas. Elaborer des épreuves de qualité, aux questions diversifiées, demande de la réflexion, des compétences linguistiques. Nous avons commencé le travail il y deux ans. Ce n’est pas encore gagné mais
le résultat en vaut la peine.
Les textes actuels suscitent l’intérêt des professeur.e.s et des étudiant.e.s. Les cours sont plus vivants. Les étudiant.e.s vont même jusqu’à poser des questions ! Les professeur.e.s lancent des discussions sur la lecture, le tatouage, la chirurgie esthétique, la pollution, la chasse au rhinocéros en Afrique pour alimenter le marché vietnamien, les universités des seniors…
Vu la satisfaction générale, je suggère de travailler sur ce type de texte chaque semaine.

 

Thuy Linh travaille sur les « cornes de rhinocéros », les braconniers africains
Thuy Linh travaille sur les « cornes de rhinocéros », les braconniers africains

 

– Réunion-bilan sur les classes-pilotes
Au vu des dossiers qui m’ont été soumis chaque semaine, j’ai émis un avis négatif sur la pertinence et la faisabilité du projet consistant à remplacer le manuel Alter Ego par des dossiers « maison ». Mes arguments :
▫ les thèmes sont les mêmes que ceux des manuels mais et les documents sélectionnés ne sont pas originaux ; ▫ les documents « pris » sur des sites sont souvent élaborés par des non-francophones et truffés de fautes d’orthographe, de syntaxe, de lexique ;
▫ les exercices sélectionnés sont trop faciles, présentent des consignes mal formulées, oublient des aspects utiles à l’étude du document ;
▫ les points de grammaire sont souvent insuffisants, partiellement faux ou absents ;
▫ la culture est le parent pauvre des dossiers alors qu’elle est un élément décisif de l’intérêt du cours et de la motivation des étudiant.e.s. ;
▫ la phonétique en est absente alors que nos étudiant.e.s ont des difficultés de prononciation ;
▫ les dossiers doivent être exploités par des professeur.e.s débutant.e.s.
Il semble qu’on aille vers l’abandon de l’expérience et l’adoption du manuel Alter Ego+

– Actualisation des sujets traités depuis septembre. Le dernier jeudi, j’ai fait le point sur le glyphosate, les Rohingyas et la visite du pape au Myanmar… J’ai parlé de la mort de Johnny Hallyday et de Jean d’Ormesson, de la décision de Trump de déplacer l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, de la sanction contre la Russie pour les JO en Corée du Sud en 2018. Beaucoup d’explications à donner. Nous avons ensuite travaillé sur des exercices portant sur le discours argumentatif.

 

Lors du bilan sur les sujets d’examen
Lors du bilan sur les sujets d’examen

 

● Concours « Plaisir de dire » proposé par PREFASSE

 

Animatrice du club théâtre de mon lycée dans les années 80, amoureuse du théâtre et de la lecture, j’avais souvent pensé à proposer cette activité mais, surchargée de travail, j’avais différé. Pour que le concours « marche » il faut réussir à sensibiliser au moins une vingtaine d’étudiant.e.s avec l’aide de leurs professeur.e.s. Il faut du temps et une certaine énergie.

 

Début novembre – Phase de sensibilisation
Je passe dans les classes pour faire connaître les textes proposés. J’en lis quelques-uns sur des thèmes variés. Je suggère d’en trouver d’autres. Quelques professeures m’invitent à venir travailler avec les étudiant.e.s pendant leurs cours.

 

Novembre – Phase d’apprentissage dans les classes
Première activité, apprendre à dire les vers en respectant le nombre de syllabes, les liaisons, les e muets… Ensuite expliquer les sens des textes à des étudiant.e.s qui manquent encore de vocabulaire, faire sentir la musique des vers. L’intérêt pour ce nouvel exercice est évident.
Mais l’apprentissage traîne. D’une semaine à l’autre, je déchante car on fait du surplace. Et miracle, une semaine avant le concours, les textes sont sus …ou presque. On peut alors parler mise en scène, insister sur l’expression corporelle.

 

Ateliers ouverts aux volontaires
Les trois derniers vendredis après-midi, Hoai Anh 2013, professeure de littérature, est venue animer avec moi les ateliers ouverts aux étudiant.e.s volontaires. De bonnes surprises avec des jeunes filles et quelques garçons motivés qui ont appris leurs textes rapidement.

 

 Ateliers ouverts aux volontaires

 

Lundi 4 décembre – Phase de qualification en deux temps
44 inscrit.e.s soit 27 débutant.e.s et 17 non débutant.e..s pour dire Prévert, Apollinaire, Desnos, Du Bellay, Carême, Verlaine, Charlebois… Un trio présente une scène du Bourgeois gentilhomme.
Déception, en constatant 14 défections dont nous n’avons pas été informées. Le concours commence. On entend des mots d’amour, de tristesse, de douleur, d’humour. La prononciation manque quelquefois de clarté. Le jury doit faire signe de hausser la voix, souffler son texte à une jeune fille trop émue. Je suis entourée de Hoai Anh 2013 et Thanh Hoa 2012 pour sélectionner onze finalistes. Joie de celles et celui qui sont qualifié.e.s pour le lendemain.

 

Anh 2013 et Thanh Hoa 2012

 

Mais toutes et tous méritent d’être encouragé.e.s et reçoivent une attestation de participation au concours organisé par Préfasse comportant un bon pour une entrée au cinéma de l’Espace. J’avais pensé à la place de cinéma mais pas au « diplôme » qui m’a été suggéré.
Le Doyen m’a demandé de signer des attestations d’un format plus important que les attestations-coupons, afin que les étudiant.e.s puissent les classer dans leur dossier universitaire !

 

Mardi 5 décembre – Phase finale et attribution des prix
Finale des débutant.e.s
1er prix : les trois étudiantes jouant le Bourgeois Gentilhomme, qui nous ont fait beaucoup rire.
2ème prix : Quy, un garçon qui nous a émus avec Demain dès l’aube de Victor Hugo.
3ème prix : les cinq étudiantes interprétant Il y a d’Apollinaire.

 

Finale des non-débutant.e.s
1er prix : Thuy Linh très à l’aise avec Je suis comme je suis de Prévert
2ème prix : Hoang Phuong tout en nuance avec Il était une feuille de Robert Desnos

 

Les lauréat.e.s et le jury
Les lauréat.e.s et le jury

 

Les lauréat.e.s reçoivent une carte de 10 entrées au cinéma de l’Espace. Félicitations. Applaudissements. Emotion. Photos.
L’initiative de Préfasse a été très appréciée, comme un évènement bien français : sobre, privilégiant le texte, sans micro ni décibels. Le Doyen me parle de rééditer le concours en 2018 !

 

● Rencontres avec Nicole et Raymond Trampoglieri

 

Nicole et Raymond sont nos amis de l’AAFV du Val-de-Marne avec qui nous partageons la bourse d’accueil de la Préfassienne. Ils sont arrivés le 10 novembre et sont repartis le 5 décembre. Ils étaient présents le lundi pour les qualifications de « Plaisir de dire » et nous avons prolongé la soirée autour de quelques délicieux plats au restaurant Bai Cua, les Sept crabes.

 

Raymond est concentré, Nicole réjouie
Raymond est concentré, Nicole réjouie

 

Aux 7 crabes, les mets sont délicieux !
Aux 7 crabes, les mets sont délicieux !

 

Ils rentraient de Yen Bai où ils étaient allés voir le travail d’une jeune femme du Val-de-Marne qui enseigne des rudiments de français à des personnes des minorités ethniques dans l’objectif d’accueillir des touristes français « chez l’habitant ». Auparavant ils étaient allés à Buon Me Tuot pour attribuer des bourses à des enfants pauvres de la région des Hauts-Plateaux.
Entre temps, ils sont venus au Département pour remettre des bourses d’un montant de 150 € à treize étudiantes aux revenus modestes et une autre au Club de français. Nous avons partagé le repas avec quelques étudiantes.

 

 Nicole et la vice-doyenne Thanh Hoa
Nicole et la vice-doyenne Thanh Hoa

 

Nous échangeons nos expériences sur nos amis vietnamiens, que nous connaissons bien, mais dont les pratiques arrivent encore à nous déconcerter.
Nous nous sommes mis d’accord sur le choix de la Préfassienne 2018. Comme Thu Ha a décliné la bourse 2018 pour motif familial, nous avions le choix entre les deux stagiaires, ce sera Thuy-Lise née en 1996.

 

Joyeuse soirée à l’invitation de Huong 2017 avec Thuy-Lise, Yen et Mai Ly
Joyeuse soirée à l’invitation de Huong 2017 avec Thuy-Lise, Yen et Mai Ly

 

● Le marathon des invitations « d’avant départ » a débuté

 

S’est-il vraiment interrompu depuis mon arrivée ? Oui, j’ai eu quelques week-ends studieux mais de nombreux moments de partage et beaucoup de marques de reconnaissance pour l’association. Préfasse.

 

Les plats

 

 

le bol

 

 

Anh Tu 2014, son fils et sa mère
Anh Tu 2014, son fils et sa mère

 

Déjeuner chez Canh

 

Déjeuner chez Canh Linh qui vient d’emménager dans un bel appartement du quartier My Dinh, proche de l’Université. L’intention était double : pendre la crémaillère et réunir les « fidèles » des séminaires de Régine. Comme il faisait frais, nous avons apprécié la fondue vietnamienne. Duong Giang avait apporté une bouteille de vin rouge.
C’est Jean-Pierre, très à l’aise au milieu de toutes ces femmes, qui nous prend en photo. Après le départ des unes et des autres, nous sommes restées quelques-unes à bavarder tandis que Hoai Anh, enceinte de son troisième enfant, faisait la sieste.

 

C’est bientôt Noël, je vais partir. Un dernier repas ensemble
C’est bientôt Noël, je vais partir. Un dernier repas ensemble

 

Chapitre 5

Retour