Exposition Huỳnh Phương Đông au musée des Beaux-Arts de Hanoï
Avril 2025 – 50e anniversaire de la réunification du Vietnam
Avril 2025 – Mai et moi sommes allées au Musée des beaux-arts du Vietnam, où se tient en ce moment une exposition temporaire consacrée au peintre-soldat Huỳnh Phương Đông (1925–2015). Elle s’inscrit aussi dans le cadre des activités commémoratives du 50e anniversaire de la libération du Sud et de la réunification du Vietnam.
Huỳnh Phương Đông est un artiste du Sud qui a pris part aux deux grandes guerres de résistance du Vietnam. La plupart de ses œuvres de guerre ont été réalisées sur le champ de bataille, juste après les événements, avec la conscience aiguë que la mort pouvait le surprendre à tout moment, l’empêchant peut-être de témoigner plus tard de cette époque de feu et de sang.
Les œuvres exposées sont pour certaines des croquis réalisés sur le vif, et pour d’autres, des tableaux plus élaborés que l’artiste a retravaillés à son retour du front. Il utilisait toutes sortes de matériaux disponibles dans les conditions de la guerre – du papier jauni, des revers de calendriers muraux, du charbon, de la craie, de la gouache… Et malgré ce contexte, les traits sont toujours d’une précision remarquable, et les couleurs choisies avec soin : sans couleurs, des verts, des rouges et des jaunes, qui évoquent la terre, la forêt, le feu, le sang, les rizières, les tunnels, les armes – mais aussi la chaleur et la bravoure des combattants.

L’exposition occupe deux étages, c’est surtout le deuxième étage qui m’a particulièrement attiré. On y découvre une galerie de portraits : des visages de combattants, de femmes, d’hommes, de jeunes, de vieux, tous croisés sur le terrain. Le peintre expliquait qu’il voulait garder une trace du plus grand nombre possible de ces personnes, pour que les générations suivantes puissent voir les visages de celles et ceux qui ont donné leur vie pour la patrie. Chaque regard est rendu avec une attention particulière, comme si les yeux présentaient l’âme et la force intérieure de chaque personnage.
Cette exposition est un acte de mémoire, un témoignage sensible et puissant, une mémoire collective. Dommage que l’absence de sous-titres anglais ne permette pas aux visiteurs étrangers de comprendre chaque dessin.
Bao Nhung, professeure de FLE
Université Nationale du Vietnam à Hanoï
