Lettre de Préfasse – Hiver 2024
Sommaire
◊ Evènements festifs et scientifiques au Département de français de l’ULEI à Hanoï
◊ Travail en classe et formation militaire
◊ Entrée dans l’année du Dragon !
◊ Anh Tu, notre Préfassienne 2024, est arrivée à Grenoble après le Têt
◊ Nouvelles de la famille préfassienne
◊ Le coin des arts et du sport
◊ Le Vietnam dans la presse
————————————
● Evènements festifs et scientifiques au Département de français de l’ULEI à Hanoï
► 14 et 15 janvier – Lancement du 2e semestre à Mai Chau
Les enseignant·es du Département de français ont lancé le deuxième semestre de l’année universitaire 2023-2024 avec un voyage d’étude et d’agrément de deux jours à Mai Chau, proche de Hoa Binh.
Le groupe a eu l’occasion de visiter des villages de Mai Chau, de connaître les caractéristiques culturelles des ethnies thaï et hmong, et de déguster de nombreux plats locaux.
Premier jour – Découverte du Mai Chau Ecolodge en empruntant la route nationale 6. Sur le chemin, arrêt au Garden Rose Café, lieu de repos de nombreux touristes se rendant à Mai Chau. Échange avec la directrice générale adjointe de Mai Chau Ecolodge sur le fonctionnement des installations et la gestion du personnel. Les participant·es se sont ensuite dégourdi les jambes à vélo sur les chemins pittoresques du secteur. Après le dîner, spectacle de danses donné par un groupe ethnique thaï sur la scène de Mai Chau Ecolodge.
Deuxième jour – Visite de la cave de Kia, informations sur le mode de vie des minorités ethniques. Après la dégustation de plats locaux, c’était l’heure du retour à Hanoï.
Durant ces deux jours, les professeur·es de l’option tourisme ont découvert les superbes installations et les services 5 étoiles du Mai Chau Écolodge. Ils ont aussi approfondi leurs connaissances géographiques et culturelles, mesuré les compétences nécessaires au métier de guide…
Deux jours alliant plaisir et de formation.
► 19 janvier – Marché français
Les Départements de langues étrangères étaient invités à proposer des produits du pays concerné à des prix bon marché. Parmi les produits français, du vin et du saucisson !
► 23 janvier – Travail d’équipe matinal dans une ambiance frisquette !
Depuis une semaine, il fait tellement froid à Hanoï – température inférieure à 10 ° – que les enfants de moins de 11 ans ne vont pas en classe. Ce qui crée des problèmes pour les parents qui travaillent.
Ci-dessous, l’horloge indique qu’il est 7h30 du matin. Les étudiantes de la classe de Dang Thuy ont gardé leurs anoraks. L’une a conservé son écharpe, une deuxième son bonnet. Brr ! Il est vrai que certaines journées de janvier et février sont froides à Hanoï où les salles ne sont pas chauffées. Mais l’ambiance semble studieuse !
► 25 janvier – Séminaire international
Coopération de formation et de recherche entre trois établissements universitaires : ULEI, INALCO et Université d’Artois avec comme objectif de mettre à jour les connaissances en langue, culture et méthodes d’enseignement.
Autour des ateliers suivants :
. Linguistique et Didactique du FLE (Français Langue Étrangère)
. L’interculturel et la littérature dans les filières de didactique du FLE au sein des universités vietnamiennes
. Le FOS (Français sur Objectif Spécifique) scolaire : un projet brésilien.
► Travaux de rénovation en cours
Le nouveau bâtiment remplace la résidence des professeur·es étrangèr·es où j’ai logé pendant plusieurs missions. C’était un endroit agréable pour sa proximité avec le Département de français (à quelques minutes à pied), pour le confort et la superficie du studio – simple mais sympathique -, pour les contacts qu’il permettait avec les professeures d’autres nationalités – Étatsuniens, Coréen·nes et Japonaises, Égyptiens… – . Je ne sais quelle sera sa destination mais je crois qu’il va changer d’affectation . Dommage !
► 21 février – Réunion de rentrée
La Doyenne remet à chacun·e une jolie carte contenant un « billet » pour les étrennes. On souhaite aussi un bon anniversaire de celles et ceux qui sont né·es au premier trimestre 2024. Enfin, on prépare les évènements de mars et la répartition des tâches. C’est parti pour le marathon!
►27 février – Arrivée de Mai Nguyen pour une 4e mission
Bao Nhung est allée chercher Mai à l’aéroport le pour un séjour de huit semaines. La Doyenne Dam Thuy lui a proposé de travailler en 2e année. Je rappelle que Mai était infirmière puis professeure de Sciences et Techniques Sanitaires et Sociales. Elle intervient donc sur l’aspect socio-culturel de la formation des étudiant·es et non sur l’aspect FLE. Mais elle est aussi polyvalente et sait s’adapter aux demandes. En témoignent ses activités des missions antérieures.
► 4 mars – Séminaire « Dialogue interculturel »
Co-organisé par l’ULEI et l’UCO (Université Catholique de l’Ouest) à Angers. Une intense matinée de réflexion à l’amphithéâtre Vu Dinh Lien.
► 8 mars – Journée des femmes au cinéma ! Đào, Phở và Piano
Une quinzaine de professeures se sont rendu·es dans la seule salle programmant un film financé par l’Etat qui connaît actuellement un grand succès. Hoai Anh Préfassienne 2013 « a mis ses émotions en mots ». Son compte rendu est sur le site de Préfasse.
► 10 mars – Journée des vétéran·es
Les retraité·es du Département sont toujours nombreux à participer aux événements les concernant spécifiquement. J’en ai connu plusieurs qui étaient encore en activité entre 2005 et 2019.
► 14 mars – Conférence Francophonie et olympisme
L’amphithéâtre Vu Dinh Lien a accueilli la conférence rappelant les liens entre francophonie et olympisme. Selon le conférencier Eric Monnin, les Jeux olympiques d’été 2024 à Paris sont non seulement l’occasion de mettre en valeur la puissance sportive mais aussi l’occasion pour les Français de briller sur la scène internationale. Il a rappelé que la langue française est l’une des six langues officielles de l’ONU et qu’elle sera largement utilisée tout au long de la manifestation, des cérémonies d’ouverture aux cérémonies de clôture, des conférences de presse aux spectacles culturels. Certes le baron Pierre de Coubertin, qui a ressuscité les Jeux olympiques de l’Antiquité en 1896, a fait du français la langue officielle des JO depuis plus d’un siècle. Un héritage qui perdure mais qu’il faut sans cesse préserver !
Le conférencier a-t-il parlé d’Alice Milliat ? J’en doute. Personne ne la connaît, ou presque. Elle est pourtant celle qui a lutté dans les années 1920 à 1935 – avec d’autres – contre le CIO des origines – composé d’hommes uniquement – pour imposer des épreuves féminines aux JO !
► 17 mars – Fête de la Francophonie – Couleurs culturelles
Les préparatifs sont toujours très intenses, voire épuisants, pour cette fête, notamment pour les jeunes professeures qui sont chargées de multiples tâches. Accueil des invité·es, préparation des salles, du matériel informatique nécessaire à la communication, mise en ligne sur Facebook…
Mai était membre du jury du concours de gastronomie qui a duré deux heures et regrettait d’avoir raté les autres évènements : les jeux, les chants et danses des collégiens…
Après un moment d’échanges dans la salle de conférence, les personnalités assistent aux chants, danses et jeux présentés par de jeunes participant·es.
► 27 mars – Séminaire « Culture et méthodes d’enseignement des langues »
Trois universités étaient en ligne pour un « talk » ou un « Zoom meeting » – je dirais une
« conversation » – afin d’actualiser les connaissances linguistiques et culturelles, la communication interculturelle et les nouvelles méthodes d’enseignement du FLE.
L’ULEI de Hanoï – L’Université d’Artois – L’INALCO Paris
Tran Hoai – Préfassienne 2006 et maîtresse de conférences à Arras – en était une des organisatrices.
Anh Tu a suivi les discussions depuis Saint-Egrève dès 9 h du matin (15 h à Hanoï). Elle a apprécié la présentation du professeur Thomas Szande (Franco-Hongrois) sur la comparaison des composants culturels entre le français, l’anglais, le hongrois, le chinois et l’arabe : les normes associatives, les proverbes, la signification des couleurs, les noms de fleurs…
► Dimanche 24 mars – Course de la Francophonie
« Toutes nos félicitations aux milliers de coureurs qui ont participé à la Course de la Francophonie au bord du lac Thien Quang ! Organisé conjointement par l’OIF, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et l’ambassade de France au Vietnam et intitulée “Ensemble”, cet évènement sportif a été rythmé par un riche programme culturel : spectacles interprétés par les élèves et étudiants francophones, kiosques d’information animés par les Ambassades et des établissements d’enseignement du français… » Site Facebook de Khoa Phap (Département de français)
● Travail en classe et formation militaire
► Reprise des cours de CE
« C’est le premier cours de CE (Compréhension écrite) après les vacances du Têt. Une absente mais il y a la présence de Xuân (Secrétaire du Département) qui souhaite comprendre comment se déroule le cours. Elle a été très impressionnée de voir que les étudiants utilisent des couleurs pour identifier les champs lexicaux trouvés dans le texte. […]
Avec beaucoup d’efforts acharnés de l’équipe de l’auteure et grâce à la politique de soutien aux procédures d’ULIS […] le livre a reçu une deuxième licence de réédition. Le groupe d’auteures a sollicité la contribution constructive des étudiants, des enseignants et des lecteurs pour rendre le livre plus complet dans cette réédition. J’espère que les étudiants qui aiment lire et qui souhaitent améliorer la compréhension de la lecture française recevront et continueront de soutenir ce livre. En 2024, la réédition du livre sera finalisée. » Dang Thuy, Vice-Doyenne
Fruit d’un gros travail de formation et de conception pendant mes trois dernières missions (de 2017 à 2019), les deux manuels de Compréhension écrite sont utilisés dans les classes et donnent satisfaction aux étudiant·es comme à leurs professeures : thèmes actuels, textes variés, questionnaires adaptés.
► La mission de Mai, membre de Préfasse
Arrivée en plein préparatifs des évènements de mars, elle a senti la pression gagner l’équipe des professeur·es et a participé à la mise en place des Couleurs culturelles, assisté à la conférence sur l’Olympisme, apprécié le film projeté le 8 mars, observé les échanges sur Zoom avec l’université d’Artois au sujet du programme d’échanges d’étudiant·es en cours. Souvent informée tardivement, elle s’adapte.
Son programme fixe hebdomadaire : la production orale dans les 4 classes de 2e année
Elle travaille en coopération avec les professeures de ces classes : Phuong, Bao Nhung, Lien (3 Préfassiennes) et Kim Anh (qui a fait sa thèse à Lyon). Les thèmes varient selon le document d’appui dont disposent les étudiant·es. Elles et ils sont amené·es à faire des recherches pour préparer leurs prises de parole. La présentation peut quelquefois faire illusion car les étudiant·es s’inspirent de documents trouvés sur Internet mais quand la professeure essaie de creuser, de faire expliciter des termes et des notions, c’est plus problématique. Elle les incite donc à approfondir leur travail.
► Cours de Communication interculturelle
Cette année, quatre étudiant·es français·es de l’Université Paul Valéry Montpellier III sont venu·es à l’ULEI dans le cadre d’un accord d’échange d’étudiant·es datant de 2019.
Jassim, l’un des étudiants français d’origine marocaine assiste au cours de Communication interculturelle donné par Hoai Anh. Celle-ci appréhendait son insertion dans la classe. « Mais le cours se déroule à merveille et les étudiants sont ouverts envers lui. Je suis contente d’utiliser 100 % le français pendant le cours. À la pause, je vérifie en vietnamien la compréhension de mes étudiants. »
Jassim s’intègre bien à la vie étudiante au Vietnam et participe activement au cours. Ont été abordées les notions de Culture, d’Interculturel, de Compétences interculturelles. Les étudiant·es vietnamien·nes ont parlé à Jassim des empreintes françaises à Hanoï. Le pont Long Bien par exemple, anciennement pont Paul Doumer. Pendant les vacances du Têt, Jassim a visité Da Nang, Ninh Binh, Hai Duong
Les chocs culturels de Jassim
« Quand le professeur fait l’appel, tout le monde dit CÓ Ạ (qui signifie Oui ou Présent.e), et alors il a l’impression d’entendre le cri massif des grenouilles ;
– la langue vietnamienne est une langue vocale et tout le monde parle très fort ;
– les gens roulent sur les trottoirs, alors, il contemple cette scène avec bouche bée et il la filme ;
– la vie au Vietnam est pratique avec une quantité énorme de scooters, alors, il veut en acheter un. »
► Visite des professeures aux étudiant·es de 1re année en formation militaire
Chaque année, les « 1re année » participent à une formation militaire de six semaines dans un établissement de l’armée à une trentaine de km de Hanoï. De ce fait, leurs cours au Département seront prolongés jusqu’en juin. Leurs professeurs leur ont rendu visite et leur ont apporté des fruits.
Trois sur quatre sont Préfassiennes, Dang Thuy est la vice-doyenne. Pour la circonstance, elles ont revêtu l’habit militaire.
● Entrée dans l’année du Dragon !
À Hanoï comme en France, nous avons fêté l’année du Dragon, nous souhaitant le meilleur pour l’année à venir, espérant conjurer le sort qui n’est quelquefois pas tendre. Nous retiendrons les images de fleurs, de repas partagés, de sourires.
► Images du Têt au Vietnam
Mai Ly, le Têt et les 80 ans du grand-père maternel à Thai Nguyen
« Les vacances de Têt, ma famille les a passées à Ha Nam, chez mes grands-parents paternels et à Thai Nguyen, bien sûr. À Ha Nam, c’était, comme tous les ans, des repas qui réunissent presque tous les membres de la grande famille de mon père. Ma mère et moi, nous avons dû préparer des plats un jour en avance. J’étais tellement fatiguée ! Nous sommes aussi allées à l’église, à la messe du premier jour du Nouvel An lunaire. Ma famille est rentrée à Thai Nguyen le 11 février.
Cette année, mon grand-père maternel fête ses 80 ans. Chez nous, il s’agit d’un évènement très important. La collectivité du quartier a organisé une cérémonie lors duquel on a décerné un certificat et des cadeaux à tous ceux et celles qui fêtent leurs 75 ans, 80 ans, 85 ans, etc. et même 100 ans. Après la cérémonie, la grande famille de ma mère, dont les frères et sœurs de mes grands-parents maternels, s’est réunie autour d’un repas très convivial. Mes grands-parents étaient vraiment contents, moi aussi. Quand j’étais petite, c’étaient eux qui se sont occupés de moi, qui m’ont donné à manger, qui m’ont acheté des bonbons et des gâteaux, qui ont joué avec moi. J’ai eu beaucoup de beaux souvenirs avec eux. » Mai Ly, Préfassienne 2022
► Le Têt en France
Pour des raisons historiques, les communautés franco-vietnamiennes sont nombreuses dans la plupart des pays d’Europe et l’on y fête le Têt, évidemment.
● L’UGVR (Union générale des Vietnamiens du Rhône) dont Doan-Geimer Lan est vice-présidente fêtait l’entrée dans l’année du Dragon le dimanche 18 février à Villeurbanne.
● L’UGVI ((Union générale des Vietnamiens de l’Isère) avait choisi la même date et recevait cette année à Grenoble la visite de l’ambassadeur du Vietnam en France.
« Samedi, ce sont plus de 160 personnes qui ont rejoint la Maison des associations pour un après-midi de festivités en compagnie de l’Ambassadeur du Vietnam en France, Dinh Toan Thang venu spécialement pour l’évènement.
La ville de Grenoble était représentée par Nicolas Kada, adjoint au maire. C’est Madame Thi Thu Hien, maître de conférences en phonétique expérimentale et phonologie du département Sciences du langage et Français langue étrangère de l’UGA, qui animait cette cérémonie. Elle était accompagnée de Hai Trieu Phan, le président de l’UGVI et du président de l’Association des étudiants vietnamiens de Grenoble (AEVG) Tran Ngoc Anh. […]
Hai Trieu Phan a retracé l’historique de la création de l’UGVI, créé à la fin des années 1940, qui collabore activement avec l’AEVG : “La ville de Grenoble est reconnue comme le berceau de la formation de nombreuses générations d’ingénieurs et de chercheurs vietnamiens et nous allons poursuivre nos actions pour organiser davantage d’activités permettant de resserrer nos liens et de partager la richesse de la culture vietnamienne avec tous les habitants de l’Isère.” […] »
► À Amiens chez Ngoc et Giang
► Préfasse a aussi fêté le Têt, le dimanche 25 février, à Saint-Egrève
Nous étions vingt dont cinq enfants et adolescent·es (de 9 à 15 ans) pour saluer l’entrée dans l’année du Dragon.
Chaque année, nous ressortons avec plaisir la vaisselle vietnamienne rapportée en bagage à main lors de plusieurs séjours au Vietnam. Assiettes petites et grandes, plats, petits bols, baguettes, porte-baguettes…
Chaque année aussi, nous nous régalons d’un repas franco-vietnamien préparé par les un·es et les autres.
Au menu
Gougères, beignets de crevettes, tartes aux légumes, graines de tournesol, com chay
Crémant d’Uchizy
Salade ga (poulet, concombre, herbes…)
Nems
Bo sauté à la sauce huîtres
Vin de Bordeaux
Gâteau aux pommes
Gâteau au citron
Sablés bonshommes
Petits fours à l’orange amère
Café vietnamien/Tisane
Pousse-café
● Anh Tu, notre Préfassienne 2024, est arrivée à Grenoble après le Têt
Compte tenu du changement de profil de la bourse 2024, il a été convenu avec Anh Tu qu’elle viendrait pour trois mois à une date qui lui convenait. Elle a choisi de venir après le Têt, du 11 mars au 7 juin. Elle connaît déjà Préfasse puisqu’elle est venue comme boursière en 2014 et qu’elle est revenue en 2016 et 2019 dans le cadre d’une bourse dans un centre de formation de Nice.
Son voyage s’est déroulé selon le programme prévu. Pas de retard ! À Roissy, elle a pu prendre le TGV pour Lyon et arriver à Grenoble à 12 h 39, après un changement à Lyon-Part-Dieu. Je l’attendais avec mon petit-fils Arthur qui a rencontré sa famille à Hanoï en 2014. Premier déjeuner aux saveurs françaises ! Premier plateau de fromages !
Ses débuts à l’UGA ont été facilités grâce à l’aide de Hien, une ancienne étudiante du Département de français de l’ULEI, qui a fait sa thèse à Grenoble, y est installée avec sa famille et a été recrutée comme maîtresse de conférences en phonétique. La priorité d’Anh Tu est de travailler sur sa thèse avec l’aide des documents accessibles dans les bibliothèques et de suivre des cours d’interculturel le jeudi matin. Elle travaille à la maison lorsqu’elle dispose des documents empruntés à la Bibliothèque universitaire qu’elle trouve moderne et riche en ressources.
Son journal est disponible sur le site de Préfasse.
● Nouvelles de la famille préfassienne
► Bienvenue à Mon, le fils de Phuong !
Elle n’est pas vraiment Préfassienne, mais quasiment, car elle a été accueillie par Préfasse lors de ses deux années de master à Grenoble. Phuong, c’est bien d’elle qu’il s’agit, est rentrée au Vietnam en octobre 2021, difficilement car les avions étaient rares en cette période de Covid. Depuis, elle a facilement trouvé du travail avec son master DILIPEM (DIdactique des Langues et Ingénierie PEdagogique nuMérique) dans le domaine de la formation par le numérique.
Le moment était donc venu de penser au mariage ! Il a eu lieu le 1er décembre 2022. Un an plus tard, un fils est né, le 3 janvier 2024 à 4 h du matin.
Un accouchement maîtrisé !
« J’ai commencé à ressentir les signes de l’accouchement le 2 au petit matin. J’ai ouvert l’ordinateur à 4 h du matin pour finir les dernières tâches. Ce jour-là, j’ai toujours ressenti les douleurs qui arrivaient l’une après l’autre au rythme très régulier. Mais j’ai décidé quand même de dîner avec des amis priches du collège que je n’ai pas vus pendant une année. Et ouf, l’eau amniotique a coulé pendant le repas ! J’ai pourtant continué à manger pour remplir l’estomac avant de rentrer chez moi. Mon mari m’a conduite à l’hôpital vers 22 h. J’ai pu accoucher naturellement, heureusement.
Le bébé pèse 2,6 kg alors que les autres bébés nés le même jour pèsent plus de 3 kg. Son nom est Phuc Hung mais son surnom est Mon, comme le fils de Anh Tu. Il mange bien et beaucoup. Je le nourris au lait maternel mais comme je n’ai pas assez de lait, je dois traire le lait toutes les trois heures pour favoriser la lactation. » Phuong, le 15 janvier
Les surnoms des bébés vietnamiens – Une coutume qui persiste dans la société actuelle.
Le surnom Mon est dérivé de Doraemon, nom d’un personnage de manga ! Phuong dit que cela favorise l’alimentation du bébé. D’autres disent que cela évite les mauvais esprits de s’en prendre aux bébés. En général les Vietnamien·nes donnent des prénoms valorisants à leurs enfants, évoquant une fleur, une vertu, la lumière… ce qui risque d’inciter les mauvais esprits jaloux à voler les bébés ou à leur envoyer de mauvais sorts, des maladies. Ainsi les surnoms sont-ils le plus souvent dépréciatifs – Petit cochon par exemple – dans un souci de protection !
► Lê Thuy Ha – Préfassienne 2009 – à Montréal
« L’hiver commence à s’installer ici. La ville est couverte d’un manteau blanc de 30-40 cm et la semaine dernière, on avait plusieurs jours de -18 à -20 d’affilée. Il fait “frette”, comme disent les Québécois ! Par contre, avec de bons équipements, c’est tellement chouette de se balader dehors. On est allé dans les parcs en ville où les gens font du ski de fond, du patinage sur un lac gelé, des glissades en tubes et de la raquette. Il ne manque pas d’activités d’hiver ici !
Pendant la semaine de congé de fête, nous sommes allés faire un tour vers le Nord, à Québec et au Saguenay Lac Saint-Jean. Même sans la neige à cette période (c’est la première fois depuis 1955 que la région du Nord a passé un Noël sans neige), nous avons pu admirer les paysages magnifiques, comme dans les films d’Hollywood. J’ai eu juste quelques mésaventures. Je suis tombée sur la piste de ski et la jambe est mal pliée, ça me fait mal aux genoux depuis. Je fais de la physiothérapie en ce moment pour soulager le muscle et le renforcer pour pouvoir retourner faire du ski (plutôt apprendre à faire du ski, je suis au niveau des pioupious). En plus, vers la fin du voyage, j’avais une grippe sévère qui m’a pris deux semaines et des antibiotiques pour me récupérer. J’espère que je suis immunisée pour l’année ! »
► Bao Nhung au cinéma à Hanoï – La Passion de Dodin Bouffant
« Nous sommes allées voir le film français sur Dodin Bouffant. C’est un film impressionnant qui nous rend à l’aise ! »
► Nam Phuong et Pascal Leroux à Hanoï pour le Têt
Nam Phuong et Pascal sont adhérent·es de Préfasse depuis l’an passé. Nam Phuong, originaire de Hanoï est rentrée avec sa « petite famille » pour le Têt rendre visite à sa « grande famille vietnamienne » et aux ami·es. Hoai Anh a été sa professeure de français avant son départ pour la France où elle est maintenant anesthésiste en région parisienne.
« J’ai invité Nam Phuong et Pascal à dîner chez moi. Ce soir-là, il y avait mes parents et mes beaux-parents. Il y avait aussi Jean-Baptiste qui était élève de vietnamien de Thanh Hoa[1] et bénévole de notre département. » Hoai Anh, Préfassienne 2013
► Décès de Georges Turpin, le compagnon de Michèle Garlaschelli
Préfasse a la tristesse de faire part d’un nouveau décès dans l’association. Georges est parti très soudainement, victime d’une infection pulmonaire, le 19 février à l’âge de 78 ans.
Georges était professeur de mathématiques et grand sportif. Il pratiquait le cyclisme, la voile et fréquentait quotidiennement la salle de gym. Il aimait aussi regarder les matchs de foot et de rugby. Il aimait les claquettes et danser avec Michèle !
Autre centre d’intérêt, la musique contemporaine, qu’il écoutait et qu’il pratiquait.
Plusieurs des Préfassiennes avaient apprécié ses spécialités estivales, le gaspacho et le taboulé, qu’il réussissait à merveille. C’était aussi un fin gastronome.
Souvent il évoquait les voitures qu’il avait réparées et s’intéressait aux machines en tous genres.
Michèle et Georges étaient toujours présents aux assemblées générales de Préfasse.
Nous pensons à toi Georges, l’ami aux multiples talents !
● Le coin des arts et du sport
► « Je ne suis pas chinetoque : histoire du racisme anti-asiatique »
Dimanche 4 février, France 5 diffusait le documentaire réalisé par Emilie Tran Nguyen – journaliste à France-Télévisions – et Jessica Bagic. Émilie Tran Nguyen propose au téléspectateur de la suivre dans sa quête et de découvrir les origines historiques de ce racisme anti-asiatique. Raconté à la première personne, alternant images d’archives, interviews d’historiens, de sociologues et séquences sur le terrain, ce film retrace la fabrique des préjugés dans l’imaginaire français et la pop culture, pour tordre le cou aux stéréotypes, déconstruire et agir.
Née de père vietnamien et de mère algérienne, la journaliste connaît de longue date les qualificatifs racistes par lesquels certain·es Français·es désignent les Asiatiques vivant en France : « les chinetoques », « les yeux bridés », « les bridé·es », « les niaqué·es ou niakoué·es », « les jaunes »… Elle s’emploie à déconstruire cette stigmatisation ordinaire, banalisée dans la société française, au point que certain·es n’en ont aucune perception et sont étonné·es quand on le leur signale.
Exemple de la maire de Levallois-Perret, Isabelle Balkany, qui a surnommé « grain de riz » un boat-people adopté par la ville dans les années 70, à la place de son nom « pas possible » !
Autre exemple, celui de Philippe Bouvard, célèbre animateur télé des années 70-80 qui veut absolument faire dire à un enfant asiatique que son plat préféré est le riz alors que ce sont les frites !
Depuis l’apparition du Covid-19 : « On est passé de minorité modèle à minorité coupable », résume Isabelle Le, directrice de communication. À la différence des générations précédentes, qui ont essuyé maltraitances et moqueries en silence, la génération des 30-40 ans prend désormais la parole.
« Nous ne pouvons plus nous taire », affirme Emilie Tran Nguyen.
► Deux arbitres vietnamiennes officieront lors de la finale de la Coupe d’Asie féminine U20
La Confédération asiatique de football (AFC) a nommé deux arbitres vietnamiennes pour le tour final de la Coupe d’Asie féminine U20 de l’AFC 2024 en Ouzbékistan, a annoncé le 16 février la Fédération vietnamienne de football (VFF) – Le Courrier du Vietnam 18/02/2024
► La diplomatie culturelle, instrument au service de l’intégration internationale
La diplomatie culturelle est une arme importante pour augmenter le pouvoir d’attraction et donc d’influence du pays. Outil de rayonnement au travers des artistes, elle permet une meilleure connaissance des autres cultures et davantage de dialogues entre les peuples. Le Courrier du Vietnam 12/02/2024
En 2008, deux célèbres chorégraphes allemand et français, Raphaël Hillebrand et Sébastien Ramirez, sont venus au Vietnam à l’invitation de l’Institut Goethe de Hanoï et de L’Espace – Institut français de Hanoï – pour un projet de danse hip-hop coopératif germano-français-vietnamien. Les meilleurs danseurs du groupe vietnamien Big Toe ont été sélectionnés et ont suivi une formation rigoureuse avant la représentation officielle en février 2011.
En septembre 2023, l’opéra Princesse Anio, qui tourne autour de la romance entre une princesse vietnamienne et un marchand japonais, a été mis en scène par une équipe d’artistes des deux pays, à l’occasion du 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques. Cette œuvre transmettait un message de fraternité bilatérale.
● Le Vietnam dans la presse
► Traite d’êtres humains : l’État se désintéresse des victimes vietnamiennes
Plusieurs femmes vietnamiennes ont obtenu en justice de ne pas être expulsées. Mais alors qu’elles sont victimes de traite selon leurs avocats, que des réseaux de proxénétisme sont identifiés, la France ne fait rien pour leur venir en aide. Au risque de les laisser en proie aux réseaux.
Le 11 février 2024, Médiapart reprend un long article signé Rémi Yang publié initialement dans Le Poulpe, journal d’investigation sur Internet consacré à la Normandie et ses principales villes, accessible sur abonnement.
Dès avril 2018, Médiapart publiait un article intitulé – « À Angres, des migrants vietnamiens en partance vers les fermes de cannabis anglaises » – dénonçant l’esclavage humain.
Avant de gagner l’Angleterre, des centaines de ressortissants vietnamiens transitent chaque année par la commune d’Angres, dans le Pas-de-Calais, où se situe le camp de migrants baptisé « Vietnam City ». Outre-Manche, une grande partie d’entre eux deviennent esclaves des fermes de cannabis, loin des promesses d’emploi de leurs passeurs.
Régine Hausermann, présidente de Préfasse
[1] Thanh Hoa, Préfassienne 2012, installée à Montpellier depuis quelques années.