Lettre de Préfasse : printemps 2022

Sommaire

♦ Retour progressif à la normal à Hanoï
♦ Fin avril – Derniers cours pour les étudiant·es
♦ L’Espace reprend ses séances de cinéma ! Et déménage
♦ Première course de la francophonie autour du lac Hoan Kiem à Hanoï
♦ Vacances de printemps en France
♦ Le coin des arts
♦ Une nouvelle Préfassienne est arrivée !
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Avril à Hanoï, la pandémie diminue, les enfants peuvent aller à l’école et les familles partir en excursion. Chouette !

« Le week-end dernier, avec ma grande famille maternelle, nous avons visité le village de la céramique de Bát Tràng et Ecopark, la plus grande zone urbaine verte du Nord du Vietnam. C’était le bonheur pour les enfants qui se sont réunis, car avant ils ont passé plus d’une année à la maison et voyaient le monde à travers la télé, l’écran de l’ordinateur ou des smartphones des parents. »

On peut de nouveau se réunir, avec ou sans masque !
On peut de nouveau se réunir, avec ou sans masque !

« Durant les trois premiers mois lunaires de l’année, les Vietnamiens ont plusieurs activités s’orientant vers leurs ancêtres. Comme tu le sais, chez nous, on a le culte des ancêtres et des Saintes-Mères ou Déesses-Mères. Beaucoup de gens vont aux temples pendant le printemps et prient pour la nouvelle année. Récemment, on avait un jour de congé pour la commémoration des rois fondateurs Hùng. Si les Français vont au cimetière annuellement au 1er novembre, pour les Vietnamiens, c’est lors du mois de mars lunaire. »
Thuy aquableu

Giang alias Jang Meo, une professeure du Département, poste une photo de classe sur Facebook. « Notre fille aînée est maintenant au CE1. Après plus d'une année de cours à distance, elle peut finalement rencontrer ses amis et profs à l'école. »
Giang alias Jang Meo, une professeure du Département, poste une photo de classe sur Facebook. « Notre fille aînée est maintenant au CE1. Après plus d’une année de cours à distance, elle peut finalement rencontrer ses amis et profs à l’école. »

Giang alias Jang Meo, une professeure du Département, poste une photo de classe sur Facebook. « Notre fille aînée est maintenant au CE1. Après plus d’une année de cours à distance, elle peut finalement rencontrer ses amis et profs à l’école. »

Fin avril – Derniers cours pour les étudiant·es de 2ème, 3ème et 4ème année

« Doublage de films francophones »
« À l’ULIS, nous sommes en dernière semaine du deuxième semestre. Il y a quelques semaines, nous avons lancé un concours intitulé “Le concours de doublage de films francophones” pour les étudiants en deuxième année. La finale s’est tenue aujourd’hui (le 21 avril) à l’amphithéâtre Vu Dinh Lien. Les étudiants ont présenté l’œuvre qu’ils ont choisie au jury et nous avons vu leur vidéo doublée. Je suis vraiment contente de voir le dynamisme, la créativité et surtout des progrès en langue des étudiants.  
Il me semble que la pandémie à Hanoï a été contrôlée et que nous sommes retournés à la vie normale. Aujourd’hui, ma petite sœur qui vit à Thai Nguyen avec mes parents vient d’être testée positive au Covid 19. Mais maintenant nous n’avons plus peur du virus et je pense qu’elle sera bientôt guérie. »
Mai Ly Préfassienne 2022

« Critiques littéraires en herbe »
Un projet piloté par Hoai Anh, Préfassienne 2013, qui s’en dit très satisfaite. Pour que je me représente la nature du projet, elle m’envoie deux vidéos.
Vidéo du premier prix attribué à deux étudiantes qui présentaient L’Eternité, le film (2016) du réalisateur franco-vietnamien Tran Anh Hung, tourné en France, avec des comédien·nes français·es et adapté du roman d’Alice Ferney, L’Elégance des veuves (1995).
« Vous écoutez ULIS-TV le 9 mars 2022. » Puis les deux jeunes filles présentent le réalisateur, diffusent la bande-annonce, et se livrent à un commentaire du film, avec des images à l’arrière-plan. Elles ont travaillé la prononciation et leurs propos s’inscrivent en sous-titre pour faciliter la compréhension de leurs camarades. Leurs analyses révèlent le travail effectué avec leur professeure sur le schéma actantiel : situation initiale, élément perturbateur, adjuvant, opposant… Je note un excès de superlatifs, mais n’en suis pas étonnée car c’est un des traits fréquemment rencontrés au Vietnam.
J’avoue être impressionnée par le travail des deux étudiantes, leur inventivité, après seulement deux années d’apprentissage du français.
Dans la deuxième vidéo, tournée dans le parc du Département une étudiante invite les autres étudiant·es à choisir l’option « Analyse des textes littéraires » qui est devenue optionnelle en 3ème année. L’étudiante présente les outils linguistiques nécessaires à l’analyse des textes, les méthodes de travail actives sur des extraits de textes -ou des films –  proposés par leur professeure. Elle explique ensuite la notation. Des images agrémentent les propos qui sont sous-titrés.
Puis une autre étudiante, assise sous un arbre, ne cache pas que la matière est exigeante mais qu’on en retire beaucoup de plaisir. « On n’étudie pas la littérature d’une façon passive. On analyse, on débat. Tout cela enrichit nos propres points de vue. »
La première étudiante conclut : «  La lecture c’est l’aventure ! »

Hoai Anh entourée d’étudiant·es
Hoai Anh entourée d’étudiant·es

J’ai ressenti une certaine émotion lors du visionnement de ces deux vidéos. En effet, lors de mes premières missions, j’avais constaté que l’enseignement de cette discipline – obligatoire à l’époque – accordait trop d’importance à l’histoire littéraire apprise « par cœur ». J’avais donc proposé aux professeures – elles étaient six – une autre approche, plus active et plus attractive, celle de l’analyse des textes littéraires. Mais pour cela il fallait des outils !
J’ai donc organisé une dizaine de séminaires spécifiques et rédigé un manuel. Mais les professeures sont toutes parties en retraite, remplacées par deux jeunes collègues avec qui il a fallu reprendre la formation, rédiger un manuel allégé.
J’ai moi-même enseigné plusieurs années dans les classes, avec Hoai Anh et Phuong Lan en observatrice. J’ai suivi leur travail de doctorat fondé sur l’analyse de textes littéraires. Puis l’option est devenue facultative. Elle a été déplacée au deuxième semestre. Et comme je vais en mission au premier semestre, je me suis un peu éloignée de cette formation.
La revoir vivre à travers les deux vidéos, selon l’approche que j’avais proposée, m’a fait chaud au cœur !
Qu’Hoai Anh m’écrive – « Je voudrais te dire combien je suis épanouie avec ces projets » – me ravit !

Bonne nouvelle, l’Espace reprend ses séances de cinéma !

Au programme du 7 avril, Adieu les cons, comédie loufoque d’Albert Dupontel et Ciel rouge d’Olivier Lorelle dont l’action se déroule en Indochine en 1945.
Synopsis : Un jeune militaire français faisant partie des troupes envoyées en Indochine en 1945 pour lutter contre les Japonais puis, surtout, après la défaite du Japon, contre la guérilla vietminh, découvre la réalité et l’inhumanité de la guerre coloniale.
Pour les plus jeunes, Dilili à Paris de Michel Ocelot et Le Voyage du prince de Jean-François Laguionie et Xavier Picard.

Tuyet et Dam Thuy, deux  professeures de FLE, devant l’Espace, rue Trang Tien
Tuyet et Dam Thuy, deux professeures de FLE, devant l’Espace, rue Trang Tien

L’Espace déménage dans un site apparemment moins prestigieux et moins favorable. Plusieurs de mes amies s’en inquiètent. L’Institut français de Hanoï quitte la rue Trang Tien à deux pas de l’Opéra pour la rue Thien Quang, à environ 2 km vers le sud.
L’Espace déménage Le site Internet de l’Espace se veut rassurant
« L’Institut français de Hanoï se relocalise avec un grand espoir de développer de nouvelles activités, d’aller à la rencontre de nouveaux publics et de rester accessible à tous et à toutes.
Ce déménagement marque une nouvelle étape dans la vie de l’Institut français, vingt ans après le déménagement depuis l’Ecole des Beaux-Arts vers L’Espace en 2003.
Ce déménagement est un redéploiement des capacités de l’Institut français de Hanoï, pour élargir et mieux servir ses publics et se donner les moyens d’assurer ses missions de diffusion de la langue et de la culture françaises pendant la prochaine décennie. »

La première course de la francophonie autour du lac Hoan Kiem 

« Elle a eu lieu à Hanoï le samedi 21 mai autour du lac Hoan Kiem. Quelques professeurs et ex-professeurs de notre Département ont participé à la course. Nous avons également eu un stand où nous avons organisé des activités ludiques et festives. »
Mai Ly

En cette fin d’année universitaire et vu les difficultés à recruter des élèves et des étudiant·es en langue française, le ministère des Affaires étrangères, de concert avec le Comité populaire municipal, l’Organisation internationale de la Francophonie et l’Agence universitaire de la Francophonie ont organisé l’évènement, prévu l’an passé mais annulé pour cause de Covid.
Intitulée « Elle peut ! », la course a réuni environ 1 700 coureurs et coureuses, autour du lac de l’Épée restituée, au cœur de Hanoï. Elle a été prolongée par des activités festives, des spectacles en langue française et des performances de musique, jeux, stands, expositions de photos…
« Elle peut ! » – Pour mettre en valeur le rôle des femmes dans la société contemporaine, surtout celles en situation de handicap.

« Avec une vingtaine d’étudiant·es, j’ai fourni des informations sur la sélection des futur·es étudiant·es. On était très nombreux à participer à l’évènement sportif et on a rencontré des collégien·nes, des lycéen·nes et des parents d’élèves. J’ai distribué des prospectus et parlé de notre programme d’études. Le but principal était d’être visible dans la communauté à côté d’autres universités. »
Anh Tu

Quatre Préfassiennes devant le stand de l’ULIS. De gauche à droite, Thuy Lise 2018, Anh Tu 2014, Tu Linh 2015 et Mai Ly 2022
Quatre Préfassiennes devant le stand de l’ULIS.
De gauche à droite, Thuy Lise 2018, Anh Tu 2014, Tu Linh 2015 et Mai Ly 2022

Vacances de printemps en France

Elise, la fille de Hoai -Préfassienne 2006 – et Son
Elle se remet de ses émotions après avoir attrapé le Covid début avril !
Elise adore les activités culturelles : visite au musée, spectacle de danse, concert, atelier de dessin… En juillet, Hoai, Son et Elise vont pouvoir aller rendre visite à leurs familles vietnamiennes, à Viet Tri et Bac Giang. C’est un soulagement de pouvoir reprendre les voyages longue distance après deux ans de séparation.

Elise, en rouge, et ses copines à Amsterdam
Elise, en rouge, et ses copines à Amsterdam

 ► Pâques chez Thu Ha et Gilles à Vichy
Thu Ha, une des premières Préfassiennes (2000), est maintenant installée à Vichy et prend le train chaque matin, sauf les jours de télétravail, pour aller travailler à l’Université de Clermont-Ferrant, en compagnie de son mari.
Les enfants sont grands maintenant : Minh -14 ans en août prochain – rentrera en 3ème et Tim, -10 ans en décembre dernier- rentrera en 6ème en septembre.
Nous avons passé un très agréable séjour, familial et ensoleillé au moment de Pâques. Nous sommes arrivés à Bellerive-sur-Allier vers midi et les enfants avaient déjà sacrifié à la coutume de la chasse aux œufs de Pâques dans le jardin !

De gauche à droite, Gilles, Thu Ha, Minh, Jean-Claude et Tim
De gauche à droite, Gilles, Thu Ha, Minh, Jean-Claude et Tim

Le coin des arts

Le Dévoué de Viet Thanh Nguyen (2021)

Né en 1971, à Buôn Ma Thuôt, Viet Thanh Nguyen a obtenu le prix Pulitzer en 2016 pour Le Sympathisant, son premier roman. Cinq ans après, il revient sur le devant de l’actualité littéraire avec Le Dévoué. Même brièveté du titre, même personnage principal, même jeu avec les genres littéraires. Mais la colère a monté d’un cran et le Dévoué finit par dire NON !
Le roman emprunte beaucoup à son expérience de « réfugié ». Ses parents fuient le Nord-Vietnam et s’installent dans le Sud en 1954, peu avant la victoire de Dien-Bien-Phu. Deuxième fuite lors de la chute de Saïgon en avril 1975.
Embarquée sur un cargo pour les Etats-Unis, la famille Nguyen échoue d’abord dans un camp de Pennsylvanie. Puis, après de douloureuses péripéties, à San Jose, Californie, où les parents ouvrent une boutique d’alimentation..
Viet Thanh Nguyen
12e Festival du film documentaire Vietnam – Europe
Dix pays participent à la manifestation qui se déroulera du 3 à 12 juin au Studio national des films documentaires et scientifiques à Hanoï : l’Autriche, la Belgique (Délégation Wallonie-Bruxelles), la France, l’Italie, l’Allemagne, Israël, l’Espagne, la Suisse, la République tchèque, la Grande-Bretagne et bien sûr le Vietnam, le pays hôte.
Les thèmes sont variés : quitter la campagne pour la ville, le changement climatique, changer chaque individu pour s’adapter à l’évolution de la société, portraits d’acteurs et d’actrices…
L’évènement s’inscrit dans le cadre du programme d’actions du Réseau des instituts culturels nationaux de l’Union européenne (EUNIC) et du Studio national des films documentaires et scientifiques.
12e Festival du film documentaire Vietnam - Europe
Le festival de Cannes et le Vietnam
Spring Roll Dream (Rêve du rouleau de printemps), un court métrage d’animation de la réalisatrice vietnamienne Mai Vu, est projeté au Festival de Cannes 2022 dans la section « Jeune cinéma ».
Mai Vu est née en 1992 à Hô Chi Minh-Ville et travaille dans l’animation depuis 2011. De 2012 à 2015, elle a réalisé plus de 70 épisodes de Xin chào but chi (Bonjour Crayon), la première série animée en stop-motion réalisée au Vietnam. En 2020, elle a décidé d’aller étudier à la NFTS (National Film and Television School) au Royaume-Uni.
L’œuvre de neuf minutes est son projet de fin d’études, sélectionné par la Cinéfondation, une fondation qui récompense les œuvres d’étudiants d’écoles de cinéma du monde entier. 16 films ont finalement été retenus sur les 1 528 visionnés.
« Pour mon film de fin d’études, je voulais raconter l’histoire d’un homme. Mon père et ma famille m’ont inspirée pour ce court métrage. »
Le court métrage raconte l’histoire d’une famille vietnamienne aux États-Unis. Linh, une mère célibataire, construit une vie stable pour son fils Alan. Mais cet équilibre est rompu lorsque son père Sang revient du Vietnam. Au cours d’un repas, ce dernier insiste pour faire des nems (rouleaux de printemps) pour son petit-fils, mais Linh veut plutôt préparer des macaronis au fromage. De là, naîtra un conflit entre Sang et Linh. Le personnage de Sang essaie d’établir avec le contact ses enfants et petits-enfants, et de les relier à leurs origines, à travers la cuisine.

La réalisatrice Mai Vu
La réalisatrice Mai Vu

Trois films vietnamiens ont déjà été présentés à Cannes
L’Odeur de la papaye verte (Mùi du du xanh) de Trân Anh Hùng. Le film a remporté la Caméra d’or et le Prix de la jeunesse au Festival de Cannes 1993.
– À la verticale de l’été (Mùa hè chiêu thang dung) de Trân Anh Hùng. Il a été présenté dans la catégorie « Un Certain Regard » sans remporter de prix au Festival de Cannes 2010.
– Bi, n’aie pas peur ! (Bi, dung so) de Phan Dăng Di est sorti, Il est entré en compétition à la « Semaine de la Critique » en 2010 et a reçu le Prix SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) et du Soutien ACID/CCAS.

Vietnam : un cri qui vient de l’intérieur, documentaire d’André Menras

Jean-Pierre Tailleur, ami de PREFASSE, dont j’ai fait la connaissance au Vietnam me signale une projection-débat au cinéma Diagonal à Montpellier, organisée avec le comité Montpellier-Hérault de l’AAFV.
Le réalisateur André Menras recueille la parole d’une génération de dissidents, de pêcheurs et de paysans vietnamiens en lutte contre les injustices sociales ainsi que contre l’expansionnisme chinois. Ce film politique dénonce les expropriations foncières abusives à travers des témoignages peu connus. Tourné de façon clandestine, le film s’attache à mettre en valeur les conflits qui traversent la société vietnamienne tout en questionnant l’évolution politique du pays.
Un cri qui vient de l’intérieurAndré Menras, un parcours engagé
« Après avoir fait l’école normale à Montpellier, je suis parti enseigner le français en coopération à Da Nang dans le centre du Vietnam, puis à Saïgon. C’était en 1968, la guerre faisait rage et cela a été un véritable choc. On croisait des corps dépecés, sur les bords des chemins, que les gens qui passaient n’osaient pas reconnaître, par peur. C’était insupportable. » Le Midi Libre du 31.12.2017.
Avec un collègue, il décide de planter un drapeau du FNL (Front national de libération) tout en distribuant des tracts demandant le retrait des troupes étrangères. « Je n’avais aucune appartenance politique, c’était une réaction humaine. » Qui lui vaut deux ans et demi de prison politique. « Je suis rentré et ils m’ont endurci. Cela m’a conforté dans mon idée de combat et dans mon attachement au Vietnam. »
Incarcéré au secret
André Menras apprend à écrire vietnamien et fait la connaissance d’étudiants, d’avocats…  Il est libéré quelques jours avant les accords de Paris en 1973. « Pendant un an et demi, je suis parti témoigner dans le monde entier des conditions de détention dans la prison centrale de Saïgon. Cela m’a servi de thérapie et, en même temps, j’ai été aspiré dans des actions que je n’ai pas toujours maîtrisées et que certains ont récupérées. Pour certains, je suis devenu un coco et un Viet Cong. Cela m’a valu des amis et des ennemis. »
Retour en France et à l’enseignement
De retour en France, il enseigne dans des écoles primaires de Béziers. À l’heure de faire valoir ses droits à la retraite, le gouvernement Jospin d’abord, puis Raffarin, ensuite, lui ont fait quelques difficultés pour intégrer ses années de prison en coopération. Il finit par obtenir gain de cause après deux séjours sur le clocher de la cathédrale Saint-Nazaire pour médiatiser son cas !
Les pêcheurs des Paracels
En 2002, André Menras repart au Vietnam où il est saisi par le sort des veuves de pêcheurs de l’archipel des îles Paracels, en mer de Chine. Un lieu de pêche ancestral qu’une offensive de la flotte chinoise a confisqué en 1974, dans le plus grand silence international. Et où elle n’hésite pas à tuer pour chasser les pêcheurs.

Le réalisateur en discussion avec un pêcheur vietnamien
Le réalisateur en discussion avec un pêcheur vietnamien

Un premier film en 2010
La Meurtrissure, longtemps interdite au Vietnam, est finalement projetée à la Conférence internationale de Da Nang (2014) où André Menras est invité à intervenir. Les circonstances : l’installation d’une plateforme de forage pétrolier par la Chine dans la zone économique exclusive du Vietnam ayant provoqué une vive réaction de la population.
Aux côtés des Chevaliers des sables jaunes
Au printemps 2011, il part clandestinement avec des pêcheurs en eaux profondes vers les Paracels. Il filme ces  « Chevaliers des sables jaunes » en vivant avec eux, sur leur bateau, pendant vingt-cinq jours, un quotidien épuisant, toujours aux aguets des navires chinois. Mais pour une bonne pêche qui a rapporté à chacun des quinze Vietnamiens 700 €, soit trois fois le salaire moyen.
« Eux, ils cueillent le poisson, c’est leur gagne-pain. Ils descendent en respirant un air vicié envoyé par un compresseur. Il faut une prise de conscience internationale. La Chine peut sortir tous ses navires de guerre, elle n’empêchera pas les pêcheurs d’aller dans cette zone ancestrale. »
Citoyen vietnamien
En novembre 2009, il acquiert officiellement la nationalité vietnamienne et s’appelle désormais Hô Cuong Quyêt. « Certains ont cru que c’était un soutien au gouvernement vietnamien, mais je suis aussi Français sous la devise Liberté, Égalité, Fraternité. »

André Menras à Hanoï à côté d’une réplique d’une borne-frontière
André Menras à Hanoï à côté d’une réplique d’une borne-frontière

Une nouvelle Préfassienne est arrivée !

Evènement ! Après deux ans d’interruption, les relations « en présentiel » ont repris entre l’ULIS et PREFASSE
Mercredi 1er juin vers 20 h, Mai Ly a franchi la porte de l’aéroport de Roissy derrière laquelle l’attendaient Marie-Luce et son mari. Elle était arrivée en France !
Après tant d’années consacrées d’abord à l’étude du français puis à son enseignement, elle touchait enfin la terre de France.
Elle nous livrera bientôt ses impressions dans son journal mais je vous donne un aperçu de ses activités du mois de juin entre Paris, Arras et la Lorraine.

Première semaine d’acclimatation à Paris
Initiation à la géographie et à l’architecture parisiennes depuis une vedette des bateaux-mouches puis promenade dans le Quartier latin. La BNF. Le musée d’art asiatique Guimet.
Les jardins publics parisiens. Halte à la mosquée de Paris, proche du Jardin des plantes.
Le musée Marmottan-Monet. Un spectacle à la Comédie française avec Marie-Luce pour Les Fourberies de Scapin de Molière.
Initiation aussi aux transports parisiens – métro, RER – sous la houlette de Marie-Luce et Alain. Le mardi 7 juin, elle prenait le train pour Arras où l’attendaient Christian et Hoai, 45 min plus tard.

Au jardin des Plantes avec Marie-Luce
Au jardin des Plantes avec Marie-Luce

Deuxième semaine en Picardie
Les deux premiers jours, elle a été pilotée par Christian Lamarche : un jour consacré aux sites de la Grande Guerre comme les carrières Wellington et le cimetière de Vimy, un jour en bord de mer vers les caps Gris-Nez et Blanc-Nez.

Aux Carrières Wellington
Aux Carrières Wellington

Elle était hébergée chez Hoai et a pris grand plaisir à se laisser taquiner par Elise (3 ans et demi). Le vendredi et le lundi, elle a observé les cours de Hoai, maîtresse de conférences en FLE à l’Université d’Artois.
Le week-end, avec Hoai (Préfassienne 2006), Son (son mari) et Elise, direction la baie de Somme (le samedi) et le salon de l’Agriculture (le dimanche), sans oublier l’étape incontournable au bureau de vote pour le premier tour des Législatives.

En baie de Somme avec Elise
En baie de Somme avec Elise

Troisième semaine, retour à Paris
Lê Thuy Ha (Préfassienne 2009) l’attendait Gare du Nord le lundi vers 19 h pour l’emmener chez elle et son compagnon Simon, à Gennevilliers. Comme Ha et Simon ne pouvaient s’en occuper dans la journée, elle s’est lancée toute seule à la découverte de plusieurs sites parisiens. La première semaine l’avait initiée au fonctionnement du métro et les conseils de Ha lui ont permis de trouver le meilleur itinéraire pour les choix effectués.
Du mardi et vendredi, elle a visité des hauts lieux parisiens :
le musée Carnavalet et la maison de Victor Hugo dans le quartier du Marais,
la tour Eiffel et le musée de l’Armée dans le quartier du Trocadéro,
le musée d’Orsay et le jardin des Tuileries,
le musée de Cluny et Notre-Dame.
Comme il faisait très chaud, elle a profité de la climatisation des musées !
Le mercredi soir, Ha et Simon l’ont invitée au théâtre Mogador pour la comédie musicale Le Roi Lion. Le vendredi soir, ils l’ont emmenée à Montmartre d’où on a un panorama grandiose sur Paris.
Un peu de détente le week-end : sortie au marché, un peu de cuisine, balade à Vélib avec Ha, deuxième tour des Législatives et départ pour Nancy en début de soirée.

Ha et Simon ont passé dix jours à New York en mai
Ha et Simon ont passé dix jours à New York en mai
Mai Ly à Paris - La cuisne et les chats
Mai Ly à Paris – La cuisine et les chats

Deux semaines en Lorraine
Jean et Marie-Ange Cerva l’ont emmenée au centre-ville dès son arrivée à Nancy pour la découverte de la place Stanislas. Le lendemain, longue balade le long de la Meurthe avec Jean. Le mardi, visite de Vandoeuvre-les-Nancy – la deuxième ville du département de Meurthe-et-Moselle – avec Danielle et Gérard Valence ; puis de Lunéville, le Versailles lorrain.

La place Stanislas à Nancy
La place Stanislas à Nancy

Jeudi et vendredi, direction les Vosges, ses lacs – celui de Gérardmer notamment – et visite de la splendide ville de Colmar dans la plaine alsacienne, avec Jean et Marie-Ange.
Quelques jours chez Lucette Royer à Nancy et environs. Strasbourg, au programme du jeudi. Et des repas amicaux, une séance de gym, un son et lumière…
Samedi 2 juillet, elle arrive à Nancy avec Jean et Marie-Ange.
Finies les vacances car le lundi 4 juillet, elle entame ses quatre semaines de formation au CUEF de Grenoble !
Façon de parler, car des activités touristiques sont prévues pour les week-ends de juillet.
Elle aura aussi dix jours de détente en Aquitaine chez Mai et Gérard avant de reprendre l’avion pour Hanoï le 11 août. Mais c’est encore loin !

Mai Ly et Marie-Ange à Colmar, en juin
Mai Ly et Marie-Ange à Colmar, en juin

Régine Hausermann
Présidente de Préfasse
Août 2022

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